Répétés, parfois agrandis, parfois diminués, chaque œuvre est la résultante d’un agencement de points, de signes apurés, de traces, qui s’organisent dans l’espace.
Créant une variation constante d’abstractions minimalistes poétiques et mouvantes, Lola Mathé aime penser son œuvre comme une calligraphie ayant sa méthode, sa mesure, son rythme.
Entre contrôle et lâcher-prise, son œuvre se crée par «le faire» : c’est elle qui guide sa main, crée le geste. Le parcours du pinceau est comme un fleuve le long duquel elle se laisse porter. Il suit un rythme, celui du cœur et installe cette tension entre contrôle et aléatoire. Elle fait, c’est instinctif.
Semblable à un haïku, une note harmonieuse, chacun de ces motifs isolés constitue une trame symbolique qui, à l’image d’un tissage, suggère le passage du temps et sa graduation.
Méditatives, les aquarelles au café de Lola Mathé s’inscrivent dans une démarche spontanée basée sur l’idée de répétition. Elles se définissent par l’utilisation systématique de formes obtenues grâce à l’utilisation du café comme médium.
Du café, de l’eau, et c’est tout. Lola Mathé s’émerveille de la richesse créative que ce médium permet : tant de nuances et de textures issues d’une palette réduite. Elle conçoit l’utilisation de ce matériau comme une allégorie du charme du quotidien : c’est redonner vie à un matériau du quotidien, le considérer autrement, le transformer et le sublimer.
À travers l’abstraction, son travail symbolise une certaine vision cyclique des choses ; il rend hommage à la sobriété, à ce qui naît, meurt, et renaît, mais toujours sur fond de variations. C’est en somme une expérience sur la répétition et sur le temps qui passe.